Résumé


Contexte et objectifs

En Suisse, la prévalence du virus de l’hépatite C (VHC) parmi les consommateurs de drogues injectables (CDI) est en baisse grâce aux efforts actifs de réduction des risques et au vieillissement de la population. Les avancées récentes dans le domaine thérapeutique du VHC pourraient offrir l’occasion d’orienter le traitement vers les populations à haut risque, dans le but de réduire la prévalence du VHC et de prévenir de nouvelles infections.
Afin de guider ces efforts, le projet actuel a été entrepris avec les objectifs suivants: (1) développer un modèle simple pour estimer le nombre de nouvelles infections par le VHC en utilisant les données disponibles sur les UDI; (2) examiner l'impact des stratégies d'intervention (prévention et traitement) sur les infections nouvelles et totales par le VHC chez les PID.


Méthodes

Un modèle de transmission dynamique du VHC a été utilisé pour suivre l'incidence et la prévalence du VHC parmi les PID actifs en fonction de leur statut de réduction des méfaits. L'impact relatif du traitement de 1, 5, 10 ou 15% de HCV + PWID avec de nouveaux antiviraux oraux à action directe a été pris en compte.


Résultats

En 2015, on estimait à 10 160 le nombre de consommateurs actifs de drogues injectables en Suisse, dont plus de 851 TP3T participaient à des programmes de réduction des risques. Environ 421 TP3T des consommateurs actifs de drogues injectables étaient ARN-VHC+, avec 55 nouvelles infections virémiques survenant chaque année. D'ici 2030, on s'attend à une réduction de 601 TP3T de la population de consommateurs de drogues injectables ARN-VHC+. En l'absence de changements de comportement, le nombre d'infections secondaires augmenterait dans tous les scénarios de traitement. Avec un traitement de haut niveau, le nombre d'infections secondaires atteindrait un pic puis diminuerait, correspondant à l'épuisement du pool viral. En Suisse, un traitement de 51 TP3T de la population de consommateurs de drogues injectables ARN-VHC+ de 2015 par an entraînerait une réduction de 951 TP3T du nombre total de cas d'ici 2030, tandis qu'un traitement ≥ 101 TP3T entraînerait une réduction de > 991 TP3T.


Conclusions

Un traitement rapide du virus de l'hépatite C chez les personnes qui s'injectent des drogues est nécessaire pour réduire la prévalence et prévenir de nouvelles infections en Suisse.